La France rationnée par Bernard Le Marec
La France rationnée, le nouveau livre de Bernard Le Marec
Cela faisait plusieurs mois que sa sortie était attendue : le livre de Bernard Le Marec est enfin en librairie. Un événement qui dépasse de loin les frontières rheusoises, car La France rationnée, histoire illustrée des restrictions 1940-1949 est déjà reconnue comme un ouvrage de référence. Pédiatre de formation et professeur de génétique au CHU retraité, l’auteur a su convertir sa passion en un véritable travail d’historien. Cet ouvrage est le troisième qu’il publie. Il avait écrit les deux précédents en collaboration avec son frère.
« Je suis un miraculé »
« Cela représente dix ans de boulot au quotidien. J’ai été très marqué par mon enfance. Je suis un miraculé, car je me suis retrouvé deux fois sous les bombes. Mes grands parents ont trouvé la mort le 26 août 1944, lors du dernier bombardement de Paris. L’histoire du rationnement commence en 1940 pour se terminer quatre ans après la fin du conflit. »
Le rationnement concerne alors la vie des Français, de la naissance avec les tickets de grossesse, jusqu’à la mort avec le bon de cercueil. « Il y avait même des cartes pour l’insuline à destination des diabétiques et d’autres de la SPA pour l’alimentation des animaux domestiques ! Dans ce livre j’explique l’installation du rationnement, les structures officielles du ravitaillement et les conséquences sur les principales denrées alimentaires. Tous les instants de la vie sont marqués par le rationnement, l’alimentation mais aussi le textile, la mode les jeux et même la religion ! »
Au fil de ses 450 pages, l’ouvrage, considérablement illustré, se veut pédagogique. Et l’humour y trouve sa place. « En cette période, c’était le seul sujet dont les chansonniers pouvaient se moquer. » L’étude des journaux est également très étayée : « Il était essentiel de lire la presse en cette période car c’était le seul moyen de connaître les dotations mensuelles. Il n’y avait pas un jour sans article sur le sujet. »
Bernard Le Marec raconte cette histoire avec une passion non dissimulée mais toujours avec cette simplicité qui le caractérise. Et lorsque l’on lui demande sur quoi il va travailler désormais, il répond : « Je viens d’atterrir. Je vais peut-être travailler sur les caricatures et les dessins de presse de cette époque. »