mardi 3 décembre 2024
Etudes

Ils veulent faire revivre le logis des frères Marlaud


Publié le 29/04/2011 par Dominique Paries


Jean-Pierre Blanchard et Eddie Lalonnier dans le parc du Logis de Marlaud, mercredi après-midi. PHOTO DOMINIQUE PARIES

Créateurs du festival des K d’Or, Eddie Lalonnier et Jean-Pierre Blanchard ont racheté cette belle propriété afin de la transformer en centre d’événements et de congrès.

Sans doute parce qu’il ne manque pas d’audace, leur projet porte le nom évocateur de Folie Marlaud. Toutefois, en matière d’événements, Eddie Lalonnier et Jean-Pierre Blanchard n’en sont pas à leur coup d’essai.

L’agent immobilier de la place Saint-Pierre et le saltimbanque du pinceau, fidèle de l’émission « Le plus grand cabaret du monde » de Patrick Sébastien, font partie des fondateurs des K d’Or. En sept ans, le festival international des artistes de cabaret a forgé, au plan local, leur réputation. Et consolidé leur amitié.

Ensemble, l’entrepreneur et l’artiste ont engagé un nouveau défi alliant leurs compétences respectives. Dans un premier temps, ils ont cassé leur tirelire pour racheter, en février 2010, le logis des frères Marlaud et son parc de 23 hectares. Située à la sortie de Thénac, sur la route de Gémozac, la propriété était à l’abandon depuis une quarantaine d’années.
Séduit lors d’une visite

Eddie Lalonnier a découvert le site à la faveur de visites de clients, acquéreurs potentiels, qu’il a conduites à la demande du propriétaire de l’époque, le groupe rochelais Quiétude. Mais la vente ne s’est jamais conclue, jusqu’au jour où l’agent immobilier, séduit par le lieu, et son ami Jean-Pierre Blanchard ont fait, eux-mêmes, une offre d’achat qui a intéressé un groupe Quiétude en grandes difficultés.

Marlaud en poche, le plus dur restait à faire. Dès juillet dernier, le tandem Lalonnier-Blanchard a engagé une vaste opération de défrichage et nettoyage dans ce parc créé par l’un des paysagistes du bois de Boulogne, à Paris, et réputé, autrefois, par la qualité de ses essences. Mais la tempête de 1999 avait causé, ici aussi, de graves dommages. Et, malgré la replantation de 12 000 arbres, beaucoup reste encore à faire.

Soucieux de valoriser l’ensemble de leur propriété, les deux repreneurs ont creusé à nouveau l’étang obstrué par la vase et redessiné des voies d’accès empierrées avec des matériaux issus des carrières de Thénac.

Un manoir anglo-normand

Le parc de Marlaud retrouve, ainsi, un peu de sa beauté passée. La deuxième étape portera sur la rénovation du logis proprement dit. Parfaite réplique d’un manoir anglo-normand, la demeure a été construite en 1910 par les frères Marlaud, œuvrant à l’aménagement de la ligne de chemin de fer reliant Saintes à Royan. À l’époque, les deux entrepreneurs avaient employé les techniques les plus modernes – notamment le béton – pour édifier ce nouveau logis sur les fondations de la demeure du XVIIe siècle, longtemps propriété de la famille Eschassériaux, qu’ils avaient fait raser.

Si la maison Marlaud repose sur du solide, sa toiture doit être reprise, mais aussi ses sols et peintures intérieures.

Le feu vert municipal

La municipalité de Thénac accompagne le projet. L’installation d’une structure légère nécessitant la réalisation d’une dalle en béton, la révision du plan local d’urbanisme (PLU) s’impose. Le parc du château avait été placé en zone boisée non constructible pour freiner les ardeurs de construction d’un précédent propriétaire de l’ensemble du Domaine du Grand Logis (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ; résidence-services et Logis de Marlaud) (1).

En mars, les élus de Thénac ont donné leur feu vert à cette révision du PLU. Marlaud peut, demain, accroître le dynamisme de leur commune.

(1) Le promoteur Patrick Fragu, investisseur initial, avait cédé l’ensemble au groupe Quiétude en février 2005. Après liquidation de ce dernier, en mai 2010, le groupe Santé Action, dirigé par Sauveur Ferrara, un pédopsychiatre d’Albi, s’est porté acquéreur du domaine, excepté du Logis de Marlaud, vendu en février 2010 à MM. Lalonnier et Blanchard.

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