Marques et signatures de Puisaye – Céline & Fabien BADAL
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Au départ, deux orientations bien distinctes. Et puis au fur et à mesure de leur parcours, Céline et Fabien élaborent côte à côte et contre toute attente, une production que l’on pourrait qualifier de cocktail savamment dosé : Original, rafraîchissant, coloré, pensé, équilibré, doux et fort à la fois. Leurs créations témoignent aujourd’hui d’un travail artistique « à quatre mains », diversifié et contemporain.
Si l’on remonte quelques années en arrière, Céline Oliva, native de Nevers ne se prédestinait pas particulièrement à la céramique. Cependant, de l’avis de sa tante, elle avait « un bon coup de crayon » ! Ce qui lui ouvrit les portes du lycée professionnel de Longchamp en Côte d’Or.
Dès l’âge de 16 ans, elle y prépare un CAP de décoration sur faïence suivi d’un BEP de mise en œuvre des matériaux. Quatre ans de travail acharné lui permirent de décrocher ses diplômes. En dernière année (1995), un de ses professeurs lui conseille de se présenter au concours SEMA qui lui valut un 1er prix départemental et un 3ème prix régional. Ceci pour la réalisation d’un panneau décoré selon la méthode du cloisonné. Forte de ces nouvelles acquisitions techniques, elle rejoindra l’entreprise Emile Henry à Marcigny (71) et passant par presque tous les postes de fabrication, elle put de 1995 à 2000, durant près de cinq ans se familiariser avec une production industrielle. Souhaitant s’en démarquer, elle se dirigea ensuite vers St Amand et son école de poterie, le CNIFOP, où elle suivit cette fois une formation « tournage » avec Marina Tellier comme formatrice.
C’est à cette époque qu’elle rencontre Fabien lors d’un stage en entreprise chez François Solano à La Poterie de La Bâtisse à Moutier (89).
Fabien, quant à lui, a eu une approche très différente de la céramique. De souche amandinoise, il découvre paradoxalement le « grès » à La Borne. Très attiré par les cuissons au bois et ses effets de flammé, il côtoiera le milieu potier auprès de trois céramistes locaux : JO Miquel, Eric Astoul et Hervé Rousseau. Ce qui le mènera dès l’automne 1996 à suivre une formation tournage au CNIFOP et à construire son propre four à bois chez ses parents au hameau du Bois Clair à St Amand. Il poursuivit cette formation par un stage « émail » avec François Eve.
Afin de parfaire son apprentissage, il travaillera à l’écomusée de « La Bâtisse » chez François Solano.
Travailleur acharné, assimilant très rapidement les différentes techniques, Fabien ne pouvait que devenir indépendant. Décidé à œuvrer côte à côte, Céline et Fabien ne tardèrent pas à installer leur atelier personnel. Ce fut à Donzy en 2000, pas loin du Nohain (Au Grès du Nohain). Ils y mettront en route une collection de grès bruts et émaillés. Conjointement, Céline, attachée au décor sur faïence, continuera cette spécialité durant quelques années. Comme beaucoup de céramistes, ils commercialisent leurs créations sur les marchés potier ainsi qu’à leur atelier boutique à Donzy.
Se sentant un peu à l’étroit et loin de l’attraction qui s’exerce à St Amand, ils décident dès 2003 d’y ouvrir un nouveau lieu de vente ; ce sera face au château dénommé « Espace Terre » ; cet endroit consacré exclusivement à la vente sera suivi de l’achat d’un terrain, aux Beaux Arts route de St Vérain ; ils y construiront de leurs mains un nouvel atelier vaste et fonctionnel.
Progressivement, ils s’achemineront vers une collection de grès émaillés où les décors à la manière neversoise et les grès bruts disparaîtront définitivement.
Dorénavant amandinois, équipés d’un nouvel atelier et d’un espace de vente bien situé, Céline et Fabien disposent d’un avenir prometteur. Possédant la maîtrise de toutes les techniques céramiques, huit gammes différentes de grès culinaire sont proposées ainsi que des pièces uniques. Toutes de ligne sobre et contemporaine, nappées d’émaux bien élaborés.
Dès l’entrée, un noir mat juxtaposé à un rouge éclatant nous accueille, nous sommes surpris par un jaune satiné ou les blancs crémeux nouvellement créés ; quelques bleus de fer attirent notre regard, et nous découvrons avec bonheur les kakis flammés appliqués sur des pièces murales, véritables tableaux de composition abstraite.