Factures illustrées – Paris XIXe (Seine) – Aubergé, guêtres et molletières (1926)
Établissement ou raison sociale : Anciens établissements Aubergé
Activité : Manufacture de guêtres et molletières
Adresse : 12 et 12 bis rue Mélingue, Paris 19e arrondissement (quartier Combat)
Date de la facture : 2 octobre 1926
Vue de l’en-tête de la facture figurant l’établissement
Activité industrielle : Cette entreprise était avant 1914 une usine de chaussures. La fabrication de cuir ou de toile de protection pour les jambes évoque une reconversion à la suite de commandes de guerre pendant le premier conflit mondial.
L’entreprise : La rue Mélingue est l’ancienne impasse Fessart, à l’angle avec la rue de Belleville. C’est à cet angle que s’installèrent l’usine de force et les bureaux du funiculaire de Belleville mis en service en 1891. La ville de Paris, peut-être pour faciliter l’accès au bâtiment d’exploitation, classa la première partie de l’impasse en 1897. La valorisation de la voie, devenue rue, entraina sa construction. Le 12 fut élevé en 1899 par un fabricant de chaussures de la rue Oberkampf, Freizer. Il fit construire en façade de rue une maison de rapport de 5 étages carrés avec un 6e lambrissé et installa ses ateliers dans la cour, qui occupait 210 mètres sur les 375 de la parcelle. J’ignore si les toits en sheds que l’on voit sur la facture remontent ou non à l’origine, mais cette disposition – une maison en belle pierre sur la rue, et une usine derrière, invisible de la rue – était fréquente à Paris à la fin du 19e siècle. Ici, le rez-de-chaussée et le 1e étage de maison étaient occupés par des magasins, mais il y avait deux appartements à chaque niveau du 2e au 5e étage.
La représentation : Aujourd’hui, en 2016, la maison du 12 rue Mélingue existe toujours et on peut vérifier de visu l’exactitude du dessin. De même, le rapport entre la maison et l’usine respecte la réalité. Aucune cheminée n’apparaît, ce qui est étonnant, mais l’angle de vue est choisi pour que les bâtiments industriels soient bien visibles. Les maisons basses qui figurent sur la gauche sont celles d’une voie privée mitoyenne qui existe toujours elle aussi, la villa de l’Adour.
Vue actuelle d’une des deux consoles à la symbolique mystérieuse qui ornent le balcon du 2e étage de la maison.
Sources : Archives de Paris , 3589 W 1519 et VO11 2107.
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