mercredi 9 octobre 2024
Factures illustrées

Factures illustrées – Paris XIe (Seine) – Cauvet, ameublement (1891)

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Établissement ou raison sociale : L. Cauvet
Activité : Miroiterie, meubles et sièges
Adresse : 109 rue du Faubourg Saint-Antoine, Paris 11e arrondissement (quartier Sainte-Marguerite)
Date de la facture : 25 mars 1891

Facture-cauvet2

Vue de l’en-tête de la facture figurant la situation de l’établissement
Rue-et-facade-1891-cauvet

L’entreprise : Cauvet, installé dans le faubourg Saint-Antoine depuis le début des années 1860, était d’abord  un commerçant et un intermédiaire, faisant des affaires exclusivement avec la province et l’étranger ; il n’employait que des comptables, des commis aux écritures, des représentants et des placiers (il avait un agent à Londres). Il écoulait donc la production des fabricants d’alentour, avec une spécialité de meubles avec glaces et de miroirs encadrés. Le Faubourg était dominé par les marchands de meubles, et Cauvet devait être un de ces seigneurs.
La représentation : Cette vue à vol d’oiseau représente un paysage industriel typique du faubourg Saint-Antoine, alors en pleine activité, avec ses constructions enchevêtrées et ses cours. Tout ici ou presque a disparu : les n° 97 à 109 de la rue du faubourg ont été expropriés en 1895 pour prolonger l’avenue Ledru-Rollin jusqu’à la rue de Charonne. On connait deux photographies du front des maisons expropriées, du 99 au 101  et du 103 au 107, mais elles ne nous laissent aucunement apercevoir l’intérieur des îlots. Existe ce dessin, que les rapports d’expropriation établis par la Ville permettent à la fois de compléter et de contrôler. Voici un extrait simplifié du plan parcellaire dressé en 1895 en vue de l’expropriation :

Plan-Paul-05
Dessin de Paul Smith

Les limites du 109 – un passage qui débouche sur un grand espace de forme irrégulière – se retrouvent bien sur notre dessin. D’autre part la description du bail signé en 1889 par Cauvet concorde à peu près avec la représentation des bâtiments. Passée la maison sur rue, on rencontre successivement un pavillon d’un étage – « à usage de concierge »– , un bâtiment entre deux cours de trois étages carrés, puis une grande cour vitrée avec au fond un petit bâtiment servant de bureaux, à gauche un bâtiment d’un étage – surélevé sur le dessin pour qu’il soit pas masqué par les constructions de la cour du Bras d’Or … – et à droite deux grands corps de bâtiment, l’un de 4 étages et l’autre de 2, formant les 5 et 5 bis du passage (ou cour) de la Bonne Graine. Soit 2 120 mc. Le bail Cauvet n’incluait pas la maison en façade sur le faubourg, alors que le dessin fait immanquablement penser que l’entreprise y était installée : l’enseigne peinte est trompeuse.

Plusieurs de ces bâtiments avaient été construits par Cauvet au fil des années. Pour l’administration il s’agissait « d’affreux locaux incommodes, mal appropriés, sauf la cour vitrée ». La construction industrielle sur sol loué était chose fréquente à Paris, à l’origine de bâtiments faits à l’économie puisqu’ils devaient revenir au propriétaire du sol en fin de bail.  Si l’on ajoute que Cauvet louait d’autres locaux à proximité (et qu’il avait lui-même des sous-locataires), on mesure la grande complexité du foncier et du bâti dans la ville du meuble.

Source : Archives de Paris, VO11 1824 et 1825

 

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