Factures illustrées – Paris IIIe (Seine) – Savard, fabricant de bijoux (1913)
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Établissement ou raison sociale : Établissements Savard et fils
Activité : Fabrication de bijoux
Adresse : 22 rue Saint-Gilles, Paris 3e arrondissement (quartier Archives)
Date de la facture : 21 août 1913
Vue de l’en-tête de la facture figurant l’établissement
Activité industrielle : Fabrication de bijoux en doublé or et argent. La technique de placage à chaud d’une feuille d’or sur laiton fut mise au point par le fondateur de la maison, François Savard. La bijouterie à bon marché devint au 19e siècle une spécialité industrielle du Marais, à Paris
L’entreprise : Elle s’installe en 1850 dans une ancienne demeure aristocratique, appelée aujourd’hui l’hôtel Delisle-Mansart. La maison, que l’on voit ici au centre du dessin, était occupée par les ateliers, la famille Savard s’étant réservée une partie du premier étage, une suite de huit pièces avec salon et billard. Au-dessus de l’étage mansardé était un niveau sous comble servant de dortoir aux apprentis. Selon un processus classique, l’entreprise grignota les constructions voisines pour y installer des ateliers et des magasins : en 1878 elle acquiert le 24, l’angle avec la rue Villehardouin, puis, en 1891, le 20 bis et le 18-20 de la rue Saint-Gilles. Le tout, avec la parcelle du 22, représentait près de 2 800 m2. Le nombre d’ouvriers et d’ouvrières occupés là varie selon les documents et les époques, entre 300 et 450. La police, à l’occasion d’une grève en 1899, cite le chiffre de 600 salariés. A partir de 1906, une partie des bâtiments sur rue est démolie pour faire place à ces grands hangars qui donnent à l’entreprise, à la veille de la première guerre, l’allure d’une grande usine installée en pleine ville.
La représentation : La vue est ici trompeuse non pas dans ses détails, mais dans l’échelle adoptée. L’espace est dilaté : les rues apparaissent larges comme des boulevards alors qu’il s’agit de voies étroites, la distance entre la porte cochère et l’entrée de l’hôtel est manifestement exagérée… L’image est un miroir grossissant de la réalité, mais la réalité s’y inscrit pourtant.
Aujourd’hui (2016) : Le passant a beaucoup de mal à faire le départ entre ce qui est ancien et ce qui est réemployé dans les façades de la rue Saint-Gilles. En tout cas, les hangars ont été remplacés par de hautes et denses constructions simili classiques qui laissent froid, et le vieil hôtel des Savard est aujourd’hui soigneusement clos, à peine visible de la rue. Rien ne rappelle le passé industriel du lieu.
Sources : Archives de Paris, D1P4 1016 ; archives de la préfecture de Police, BA 501 et 1389
L’hôtel vers 1910 d’après une carte postale
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