Jetons de nécessité – Carcassonne (Aude) – Association Sportive Carcassonnaise

Les médailles et jetons servent souvent à commémorer un événement. Ici, ils ont une fonction utilitaire, leur détenteur le remet à la caisse, à l’entrée du stade et sa valeur est déduite du prix du billet.
Bien que portant une valeur (20, 10 ou 5 centimes), ces jetons ne peuvent être assimilés à des monnaies de nécessité, ils n’ont en effet pas de valeur légale car il faudrait pour cela que l’Etat ait autorisé leur frappe. Ils ne peuvent servir à acheter autre chose qu’un billet pour un match de l’ASC. Par contre, dans les années 1920, les Chambres de Commerce seront autorisées à faire frapper des pièces et billets permettant de pallier au manque de monnaie fiduciaire.
Ce jeton est un à valoir à l’entrée du stade. M. Bergès nous dit que le prix de l’accès au terrain est de 50 centimes, ces jetons représentent donc 1/10ème, 1/5ème ou près de la moitié de ce prix. Leur valeur ne correspondant pas au prix du billet, ils ont une fonction incitative. Leur bénéficiaire est encouragé à assister à un prochain match, sans préciser lequel, alors que le billet, lui détermine le match auquel il correspond. Ces encouragements, sous la forme de jetons, peuvent provenir de différentes personnes ou institutions : les clubs sportifs et notamment l’ASC, les écoles ou les municipalités. Dans ce cas, le dispensateur de l’encouragement achète au gestionnaire du terrain une certaine quantité de jetons. Ils sont récupérés à l’entrée du terrain lorsque l’utilisateur paye le restant dû des 50 centimes. Etait-il possible d’utiliser plusieurs jetons pour une même entrée? Je n’ai pas la réponse, car il faudrait retrouver le règlement en vigueur à l’époque.
Comme chacun peut s’en rendre compte, à la lecture de cette note, beaucoup de questions restent sans réponse, au sujet de ces jetons. Si un lectuer possède des informations les concernant, c’est avec plaisir que nous les publierons.

¹ Bergès (P.J.), Le rugby à Carcassonne de 1896 à 1939. Mémoire de maîtrise d’histoire de l’Université de Toulouse-Le Mirail, 1989, 203 p. (A.D. Aude 2 J 585).
² Op. Cit. et Les rugbys dans l’Aude. Des origines à 1980. Archives départementales de l’Aude, 1998, 220 p.